Isabelle Moign : Le temps

Le temps

La toile déroule les yeux du monde

 

L’horloge du vent aiguise nos mémoires

 

Dans nos mains d’acier, une feuille

s’efface

s’éteint

se fige

 

Chevelure hirsute, la forêt

de lune et de feu

se dresse

s’essouffle

s’allonge

Dans le rythme des flocons

 

Le silence s’enfonce dans nos pas d’argile

 

Le temps se pose sur la peau des mots

Le temps n’a pas de frontière

Le temps se perd dans l’ovale d’une lumière blanche

 

L’eau veille

 

Au lointain

Un métronome tape

tape encore

 

Isabelle Moign – 2020.